Discours de Vincent Blondel à l’hôtel de ville

EVENTS

Vincent Blondel

Monsieur le Bourgmestre,

Je souhaite vous remercier pour votre mot de bienvenue, et aussi pour nous permettre d’organiser ce moment symbolique important au sein de l’Hôtel de Ville. Nous savons votre attachement à une présence universitaire à Bruxelles. 

Excellences,
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Monsieur le Ministre-Président,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le président de la cour constitutionnelle,
Mesdames et Messieurs les bourgmestres,
Chères et chers collègues rectrices et recteurs de l’ULB, de l’UNamur
Monsieur le recteur de la KU Leuven,
Mesdames et Messieurs les Directeurs-Présidents et Directrices-Présidentes,
Chères et chers amis de l’université,

C’est avec un plaisir tout particulier que je vous retrouve en ce jour d’ouverture d’une nouvelle année académique de l’UCLouvain au cœur de notre capitale, à proximité du site de ce qui est désormais l’UCLouvain Saint-Louis - Bruxelles.

Cette rentrée signe la fusion entre l’UCLouvain et l’Université Saint-Louis Bruxelles. Au fil des siècles, les contextes ont varié. Mais l’exigence universitaire, l’attention aux personnes, la recherche permanente de qualité et la quête de sens ont toujours été présentes. Elles nous caractérisent, et elles caractérisent aussi nos deux universités qui se retrouvent aujourd’hui réunies.

La fusion qui nous réjouit se trouve dans le fil d’une longue histoire de convergences et d’histoires entremêlées. L’Institut Saint-Louis s’installe à Bruxelles en 1858, il y a 165 ans. Il y a alors 150.000 habitants à Bruxelles. Cette installation se fait grâce à de nombreux dons privés sollicités auprès de 163 donateurs. Un terrain est acquis rue du marais et c’est là que se construiront les premiers bâtiments du nouvel institut, à quelques minutes d’ici, sur le territoire de la ville de Bruxelles.

L’institution possède ce qu’un ancien de 1876-1878 définira comme «l’esprit
Saint-Louis » encore présent aujourd’hui. Pour cet étudiant la note dominante est « la large part laissée au développement de l’individualité propre des élèves. Pas de ces disciplines rigides qui coulent les caractères dans une moule uniforme, mais une autorité familière qui engendre la confiance et qui laisse les facultés et tendances de chacun s’épanouir sans contrainte. »

En 1891, l’enseignement à Saint-Louis est assimilé à l’enseignement universitaire. La faculté de droit est créée en 1960, celle des sciences économiques, sociales et politiques en 1965. On parlera alors des « Facultés universitaires Saint-Louis » au pluriel. À partir des années 1980, la double vocation d’enseignement et de recherche ne cesse de s’intensifier.

Avec près de 5000 étudiantes et étudiants. Saint-Louis joue un rôle essentiel dans la vie universitaire bruxelloise. Être de Saint-Louis et de Louvain n’a rien d’une nouveauté pour les cohortes de diplômés qui ont étudié dans les deux universités depuis la fondation de l’Institut. Allier nos forces nous permet d’assumer pleinement nos missions au bénéfice des Bruxellois et Bruxelloises et, plus particulièrement, d’une population jeune en pleine expansion.

L’aboutissement de ce processus de fusion n’a toutefois pas été simple. Avec le recteur Pierre Jadoul, nous en dessinons les premiers contours, en décembre 2015. Après un accord global sur les conditions de fusion, le conseil d'administration de l’Université catholique de Louvain et l'assemblée générale de l'Université Saint-Louis-Bruxelles votent la fusion en mai 2017 à une très large majorité. Il y aura alors, pendant de nombreuses années, de multiples résistances externes qui ont nécessité persévérance et détermination, sur deux législatures politiques, avant d’aboutir aujourd’hui.

En mon nom, en celui de Pierre Jadoul et en celui de nos deux universités, je souhaite remercier publiquement toutes celles et tous ceux qui ont permis l’aboutissement de ce projet porteur de sens pour les universités partenaires, pour leurs personnels et leurs étudiants, pour l'enseignement supérieur et pour la Région de Bruxelles-Capitale. Parmi elles, il y a une place de choix pour Valérie Glatigny qui a été Ministre de l'enseignement supérieur de 2019 à juillet 2023. Au-delà du soutien de la Ministre et du Ministre-Président de la FWB, il faut aussi souligner la capacité qu’on eut l’ensemble des formations politiques du gouvernement a finalement dégager un accord global. J’aimerais aussi souligner l’attitude constructive, dans un contexte parfois compliqué, de notre collègue Annemie Schauss, rectrice de l’ULB avec qui nous partageons très largement une même vision et des enjeux communs, bien loin de la caricature d’opposition dans laquelle on enferme parfois nos deux universités. 

Prendre nos responsabilités à Bruxelles, c’est aussi y retrouver, à quelques pas d’ici, notre université sœur la KU Leuven. Il y a quelques mois la KU Leuven a fait l’acquisition de bâtiments qui jouxtent ceux de Saint-Louis. Au terme d’un programme de construction et d’aménagements ambitieux, c’est un vaste campus, pour partie partagé, qui devrait permettre de faire se retrouver les deux universités sœurs à Bruxelles. Ainsi, un demi-siècle après leur séparation, les deux sœurs se retrouvent à Bruxelles. Le développement visionnaire par Saint-Louis de formations bilingues et trilingues qui attirent aujourd’hui la moitié des étudiants de Saint-Louis, est une magnifique illustration des bénéfices de ces collaborations, mais aussi une préfiguration des développements à venir.

Notre présence bruxelloise n’est évidemment pas nouvelle. Nous célébrerons très prochainement les cinquante ans de notre campus à Woluwe avec, aussi, l’hôpital universitaire Saint Luc, un des principaux employeurs privé de Bruxelles. L’UCLouvain Bruxelloise, c’est aussi la présence significative de la Faculté d’architecture à Saint-Gilles. Avec Saint-Louis notre présence se déploie désormais dans les trois secteurs : sciences et technologie, sciences humaines et sociales, sciences de la santé. L’UCLouvain compte cette année 40.000 étudiantes et étudiants à Bruxelles et en Wallonie. Un tiers de nos étudiants sont à Bruxelles.

Par notre présence renforcée dans la capitale européenne nous poursuivons notre développement international, comme nous poursuivons toute notre attention aux problématiques citoyennes, régionales et bruxelloises. C’est bien dans cet échange entre excellence universitaire internationale et proximité aux personnes et à leurs réalités vécues que l’UCLouvain entend prolonger sa tradition.

Le thème de cette année qui s’ouvre est « Voir loin. Et être proche. »
C’est aussi ce même thème décliné pour une université dans une ville à destin européen qu’abordera dans un instant le Professeur Michel Deneken que je remercie très vivement d’avoir accepté notre invitation.

Le Professeur Michel Deneken est le président de l’Université de Strasbourg depuis 2016. Il préside également l’alliance Udice qui regroupe les 10 principales universités de recherche en France, dont l’Université Paris Cité avec qui nous avons fondé l’Université européenne Circle U. Durant sa présidence, il a développé une culture de développement durable et de responsabilité sociétale dans toutes les décisions prises par l’université, en particulier en lien avec la ville de Strasbourg et sa région.

L’Université de Strasbourg, université publique complète, a été fondée en 1621. Elle est établie sur 6 campus à Strasbourg, l’université actuelle résulte de la fusion en 2008 de différentes universités à Strasbourg. Avec 56.000 étudiante et étudiants, dix-huit prix Nobel depuis sa fondation et plus de 3.000 chercheuses et chercheurs, c’est une des principales universités de recherche de France et d’Europe.

Avant d’écouter notre invité, je vous propose de regarder une courte vidéo dans laquelle trois professeurs de l’UCLouvain, dont la future vice-rectrice Saint Louis, nous parlent du rôle de l’UCLouvain à Bruxelles.