ZOOOoo. Nos amis les animaux dans un million d’années

LOUVAINS

En mars prochain, l’université devra faire face à une invasion d’animaux extraordinaires venus du futur. Le tournage d’un film ? Non, le résultat d’une collaboration originale entre des étudiants en biologie et un sculpteur animalier spécialisé dans les animaux imaginaires.

Connaissez-vous l’Augustis caoutchoutis, organisme dont le régime alimentaire est fait de pneus ? Ou le Gulam Ferrum, capable de percer les boîtes de conserve ? L’Hallowaire, étrange créature qui ne vit qu’un seul jour, celui d’Halloween ?... Non ? Rien d’étonnant. Ces animaux – puisqu’il s’agit d’animaux – n’existent pas. Du moins pas encore. Ils sont nés de l’imagination des étudiants en sciences biologiques et en bio-ingénieur qui ont suivi l’an dernier le cours de biologie animale des professeurs Anne-Catherine Mailleux et Jean-François Rees. Ceux-ci leur ont demandé de créer, à partir d’invertébrés existants, des animaux qui vivraient dans un million d’années et seraient soumis à certaines contraintes extrêmes : une planète surchauffée à 70°C, un océan dont la salinité atteint les 200g par litre, une atmosphère assombrie par une pluie de météores… Les combinaisons de caractéristiques et de contraintes étaient infinies.

C’est ainsi que, par groupe de 4 ou 5, les 200 étudiants ont planché sur des animaux qui, pour les uns, étaient dotés d’un exosquelette composé de bouteilles en plastique. D’autres qui avaient la particularité de vivre et de se déplacer sur d’anciens rails de chemin de fer. Ou encore qui étaient totalement dépourvus de cellules nerveuses.

Crédibles et créatifs

L’objectif des deux enseignants était de faire travailler les étudiants sur l’évolution des invertébrés d’une manière dynamique et enthousiasmante. Une manière qui fasse également appel à deux qualités fondamentales de tout bon scientifique : la rigueur et la créativité.

Le résultat fut à la hauteur de l’originalité de la démarche : une quarantaine d’animaux, très différents les uns des autres, décrits d’une manière rigoureusement scientifique. La crédibilité était en effet un critère important de l’évaluation. Certains groupes d’étudiants allèrent même jusqu’à réaliser des images de leurs créatures, parfois en trois dimensions.

C’est en voyant ces représentations que les Prs Rees et Mailleux eurent l’idée de proposer à un artiste de réaliser des sculptures de quelques uns de ces animaux. Avec l’aide d’UCL Culture, ils prirent donc contact avec Pierre-Yves Renkin, déjà auteur de plusieurs sculptures d’animaux imaginaires, qui accepta de relever le défi. Vous découvrirez le résultat de la collaboration entre artiste et étudiants lors d’une exposition qui présentera une quinzaine d’animaux dans une scénographie originale. L’expo sera présentée à Louvain-Neuve en mars et avril et à Bruxelles Woluwe en avril-mai 2017.

Pierre Escoyez
Chargé de communication internationale

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Crédit photo : Benjamin Zwarts