CRAHAY Charlène

Mots-clés : terrorisme, collaboration, traitement pénitentiaire, rationalité pénale, violence politique

Collaborateurs et terroristes : deux populations faisant l’objet d’un régime pénitentiaire d’exception.

Partant dans les deux cas d’une approche biologisante de la violence politique, c’est au départ de l’idée d’une contamination idéologique jugée subversive pour la stabilité externe ou interne du pouvoir qu’une réaction à l’incivisme et au radicalisme se développe. L’approche carcérale est cependant différente. Dès 1946, le traitement des collaborateurs se résume sous le triptyque : contagion – éducation – réinsertion. Depuis au moins 2015, c’est l’enchainement contagion – dissimulation – prédiction qui domine en matière de radicalisation. Les logiques et rationalités de l’intervention pénitentiaire traduisent elles-mêmes une évolution des rapports de force au sein du champ du pouvoir. Face à ses ennemis, l’Etat développe des traitements d’exception mais dont les fondements participent également à une redéfinition de la nation et la bonne citoyenneté devient l’argument de mécanismes d’inclusion ou d’exclusion. Dans une dimension socio-historique comparative, cette thèse a pour objet la compréhension du traitement pénitentiaire de ces deux populations et des logiques punitives pour assurer la conservation de l’Etat.

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