La villa romaine d’Aiano-Torraccia di Chiusi (Italie)

CEMA

Depuis 2005, le GARP, a entamé, dans le cadre du projet de recherche « VII REGIO Project. The Elsa Valley during the Roman Age and Late Antiquity », des fouilles archéologiques (sous la direction du Prof. Marco Cavalieri) au sein de la villa d’Aiano-Torraccia di Chiusi, seul vestige romain d’exception connu dans le territoire de San Gimignano et unique à plus d’un titre en Toscane (Italie). Le site se situe sur un étroit plateau du torrent Fosci (affluent de l’Elsa), entre les villes de Sienne, Volterra et Florence.

Après une série de prospections géophysiques de la zone, une grande surface de fouilles a progressivement été ouverte au fil des ans – près de 3.000 m² ont été fouillés sur une superficie totale estimée à plus de 10.000 m². Nonobstant les limites évidentes en termes de surface dégagée, les différentes campagnes ont permis de mettre en évidence les restes d’une villa monumentale de la fin de l’Antiquité, dont les dimensions et les caractéristiques planimétriques rappellent d’autres édifices contemporains, tels que la villa de Casale à Piazza Armerina (Sicile).

L’étude archéologique de la villa d’Aiano-Torrraccia di Chiusi et de son matériel a permis de documenter un complexe architectural avec plusieurs phases de vie, synthétisées comme suit :

  1. Premières traces d’occupation, dans la partie méridionale du site, entre la fin du IIIe et le début du IVe siècle apr. J.-C.
  2. Important réaménagement et réorganisation des espaces, entre la seconde moitié du IVe et le début du Ve siècle apr. J.-C., avec la construction d’une grande salle à six absides. Au Ve siècle, cette pièce est transformée avec le démantèlement de trois absides qui sont converties en espaces rectangulaires.
  3. Abandon de la fonction résidentielle de la villa et implantation d’ateliers artisanaux sur le site, entre la fin du Ve siècle et la moitié du VIe siècle apr. J.C. Ceux-ci recyclent tous les matériaux de construction et décoratifs autrefois utilisés dans la villa antique (marbres, métaux, tesselles en pâtes de verre, mosaïques, etc.).
  4. Abandon définitif du site, entre le VIe et le VIIe siècle apr. J.-C.

La fouille menée par le GARP sur le site d’Aiano est donc majeure à plus d’un titre. Tout d’abord, elle révèle l’existence, à une époque encore souvent caractérisée sous le terme de crise, d’une imposante villa romaine qui possédait des décorations d’une qualité exceptionnelle, comme des panneaux en fragments de pâte de verre représentant des espèces marines. Ensuite, elle met en lumière le plan d’un site, en particulier la zone de la salle triabsidiale, qui reste encore à ce jour un unicum pour l’Antiquité tardive. 

Journée portes-ouvertes 2018